2 février 2009

La religion: entre émerveillements et déceptions

À la recherche de réponses sur l’homme, le monde et l’univers, j’ai assez vite perçu les limites de la physique classique. Mon premier réflexe a alors été, presque naturellement, de me tourner vers la religion (ou les religions). Entre émerveillements et déceptions…

Derrière les croyances, parfois farfelues, j’y ai vite découvert de magnifiques richesses (littéraires et spirituelles) ainsi que des systèmes éthiques et moraux très intéressants. Dans les différentes religions, on retrouve des valeurs, souvent semblables comme par exemple le partage. Des similitudes à se demander comment autant de conflits ont pu avoir (ont toujours) une base religieuse.

D’un autre côté, on y trouve aussi une grande rigidité, une fermeture d’esprit, spécialement dans les religions monothéistes. Leur Dieu est l’unique dieu qui existe, le reste n’est que mensonge. Le premier des cinq piliers de l’Islam est très clair : « Nul autre que Dieu ne peut être adoré et Mouhammad est le prophète de Dieu ». Dans des mots un peu différents (et avec d’autres prophètes), le principe reste exactement le même dans les religions judéo-chrétiennes.

Ci-dessous, je vous ai retranscrit une parabole (1) qui, selon moi, expose bien à la fois le bienfait de systèmes éthiques et la dangerosité de leur rigidité.

« Il y a fort longtemps, dans une région désertique, les arbres étaient rares et les fruits poussaient avec difficulté. Un homme qui se croyait « prophète » transmit un ordre venant, disait-il, de Dieu. « Voici mon commandement pour tous : personne ne mangera plus d’un fruit par jour. Que ce soit écrit dans le Saint Livre. Quiconque transgressera cette Loi sera coupable d’une faute grave envers Dieu et envers l’humanité. » Or, pour l’époque et le bien de la communauté d’alors, c’était le bon sens même. La Loi fut observée avec fidélité pendant des siècles, jusqu’au jour où les scientifiques découvrirent un moyen de transformer le désert en terre arable. Le pays devint riche en arbres fruitiers capables d’une productivité extraordinaire. Mais à cause de la Loi, scrupuleusement observée par les autorités religieuses et même civiles du pays, les arbres ployaient sous le poids des fruits non cueillis. « Un fruit par jour », était-il écrit. Quiconque dénonçait le péché contre l’humanité qui consistait à laisser pourrir tant de fruits était qualifié de blasphémateur. On disait de ces gens qui osaient mettre en doute la valeur et l’actualité de la Parole de Dieu qu’ils étaient guidés par une raison orgueilleuse et qu’ils étaient incapables de foi et de soumission, qui seules ouvrent l’esprit à la Vérité suprême. Comme le soi-disant « prophète » était mort depuis longtemps, personne ne pouvait l’interroger pour savoir si la Loi était encore valable alors que les circonstances avaient tellement changé. C’est pourquoi les autorités religieuses continuèrent d’exiger que la Loi « divine » soit appliquée. Au fil des années, de plus en plus de personnes se moquèrent de la Loi, de Dieu et de la religion. D’autres enfreignirent le commandement en secret, toujours avec mauvaise conscience. Quant aux « fidèles » qui s’en tenaient rigoureusement à la Loi, ils étaient persuadés d’être meilleurs que les autres, alors même qu’ils pratiquaient une coutume insensée et dépassée qu’ils n’avaient pas le courage d’abandonner. »

Cette parabole, qui encourage certainement à l’athéisme, permet de réfléchir sur la rigidité de nos religions et de remettre en question certaines de nos pratiques actuelles. Elle passe cependant à côté des richesses spirituelles que recèlent les religions, richesses qui seront reprises dans de prochains billets.

(1) La parabole est extraite du livre Le roi, le sage et le bouffon de Shafique Keshavjee.

Phyle

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